Québec, le 9 décembre 2021. – Le cabinet de traduction Edgar, connu au Québec pour son attachement à la qualité, annonce aujourd’hui qu’il devient une coopérative, ayant été racheté par l’ensemble de ses employées et employés.
Fondé en 2006 dans un simple appartement de la Grande Allée à Québec, Edgar compte aujourd’hui un bureau sur le chemin Sainte-Foy et un autre au cœur du Plateau-Mont-Royal. Son président et fondateur, Mathieu Foltz, souhaitant passer le flambeau, a pensé à la formule de la coop pour remettre l’entreprise entre les mains de ses propres artisanes et artisans.
Bien que son projet de transition à l’interne mijotait depuis 2019, c’est au printemps 2021 qu’il a officiellement lancé l’idée de la Coop. Rapidement s’est constitué un comité provisoire composé d’employées et employés parmi les plus anciens (la plupart étant au sein de l’entreprise depuis plus de 10 ans) qui se sont attelés à la tâche de concrétiser le projet.
En été, le comité se met à la recherche d’une personne qui saurait incarner les valeurs sociales et collégiales de la nouvelle entité pour en assumer la direction générale. Le choix s’est rapidement arrêté sur Pascal Brulotte, ancien directeur général du Patro de Lévis, qui était mûr pour relever ce nouveau défi. M. Brulotte, entré en fonction fin août, travaille depuis lors à la transition avec M. Foltz et le comité provisoire.
« L’idée de faire partie de ce grand projet est excitante, signale-t-il, car nous avons une occasion unique d’inspirer toute une génération de femmes et d’hommes entrepreneurs et releveurs d’entreprises par ce message : en unissant nos forces, nous pouvons nous donner le pouvoir d’actualiser une aventure entrepreneuriale que nous n’aurions jamais osée seuls. »
L’assemblée de fondation s’est tenue le 1er novembre 2021; la transaction entre Edgar inc. et la Coop s’est faite au tournant de décembre, et la constitution du premier conseil d’administration élu aura lieu en février.
Concrètement, la Coop continuera de répondre comme avant aux besoins de ses nombreux clients satisfaits, petits et grands. En effet, le nouveau statut ne change rien, ni aux activités et visées de l’entreprise, ni aux deux grands axes qui ont toujours présidé à ses destinées : qualité et formation. Un test de sélection connu pour sa rigueur et des règles d’assurance qualité strictes (notamment le fait que toutes les traductions sont révisées, peu importent la destination du texte, le nombre de mots ou l’expérience de la personne qui traduit) concrétisent le premier de ces axes. Le second se caractérise par un riche programme de formation interne animé par François Lavallée, auteur du Traducteur averti.
Tout au long de l’été et de l’automne, divers comités (orientation stratégique, ressources humaines, recrutement, Web et réseaux sociaux, formation…) se sont formés et mis au travail pour assurer une prise en main collective de l’ancienne société par actions. « Les Edgariennes et Edgariens ont rapidement répondu à l’appel et mis la main à la pâte. C’est très stimulant et emballant de travailler ensemble pour faire prospérer une entreprise et un modèle qui nous tiennent toutes et tous à cœur », se réjouit Julie Masse, présidente du comité provisoire.
Avec plus de 60 membres, la Coop Edgar se taille une place parmi les cinq plus grandes coopératives de travail du Québec, notamment grâce à la participation de trois grands partenaires financiers : Desjardins Capital, Investissement Québec et la Caisse d’économie solidaire Desjardins. Cette dernière « est particulièrement fière d’accompagner Edgar dans sa transition d’entreprise privée en entreprise coopérative, selon les mots de son directeur général, Marc Picard. Voilà une soixantaine de traductrices et traducteurs qui bénéficient de conditions gagnantes – leur expertise dans un réseau structuré – pour reprendre l’entreprise qui les emploie afin d’en assurer la pérennité. »
Ce n’est pas sans émotion que Mathieu Foltz jette un regard sur les 15 dernières années : « En fondant Edgar, en 2006, j’étais loin de me douter que l’entreprise deviendrait l’un des plus importants cabinets de traduction au Canada. Mon intention était double : créer un repaire de talents et ne rien faire comme les autres. Au fil des années, j’ai puisé mes idées dans la passion et la fougue d’une équipe qui n’a jamais cessé de m’impressionner. C’est pourquoi, il y a quelques années, j’ai refusé les offres d’achat les unes après les autres, et pris la décision de vendre l’entreprise à l’interne. Mon but : garder l’entreprise entre les mains de Québécois·es pour permettre à ses artisan·es de poursuivre le projet en toute liberté d’action. Aujourd’hui, je passe le flambeau, non pas à quelques employé·es comme j’avais en tête en 2019, mais à tou·tes les employé·es d’Edgar dans un projet collectif – et ce résultat me rend encore plus fier.
« Je remercie celles et ceux qui ont cru à Edgar dès le début, quand le succès était loin d’être assuré, et qui ont embarqué dans cette aventure : vous avez été mon unique source de motivation durant toutes ces années. Je remercie aussi du fond du cœur les membres du comité provisoire de la Coop Edgar (Julie Masse, Sophie Martineau, David Fortier, Laurent Lavallée), qui ont plongé sans hésiter dans cet ultime projet un peu fou : créer de toutes pièces l’une des plus importantes coopératives de travail du Québec en quelques mois! C’est ce qu’on appelle faire les choses autrement, faire les choses “à la Edgar”! Je souhaite à la Coop Edgar de profiter pleinement du plaisir grisant de se lancer ainsi dans une nouvelle aventure! »
La Coop tient aussi à remercier Manu Volaco pour sa riche contribution aux réflexions initiales et aux travaux des premiers mois de conception.
Dans un monde où les progrès de la traduction automatique laissent trompeusement croire à d’aucuns que la traduction serait un métier en déliquescence, l’équipe de la Coop Edgar prouve chaque jour que rien n’égale le cerveau humain pour produire des textes clairs et efficaces qui savent mettre en valeur l’image et les messages des clients publics et privés faisant appel à sa plume. D’ailleurs, le premier défi de la coopérative sera de redoubler d’ardeur dans le recrutement pour répondre à une demande en plein essor.
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